Tout sur le coton

05/09/2022

Le coton est la fibre naturelle la plus utilisée dans la confection textile dans le monde. Savez-vous où et comment […]

Le coton est la fibre naturelle la plus utilisée dans la confection textile dans le monde. Savez-vous où et comment est produite cette matière ? la différence entre le coton et le coton bio ? le coton est-il éco-responsable ?

Voici quelques éléments pour en savoir plus sur le sujet.

Qu’est-ce que le coton ?

Le coton est une fibre qui pousse comme une protection autour de la graine de la plante soit un duvet qui s’enroule autour de la graine. Connue pour être la fibre naturelle la plus populaire au monde, elle est douce et duveteuse au toucher, et est généralement de couleur blanc cassé.

Dérivé du mot arabe « Kutan », le coton se cultive depuis plus de 6000 ans. Trouvé pour la première fois tissé en toile vers 3000 av. J.C. au Pakistan, il a ensuite été importé en Europe vers 800 après J.-C., par des marchands arabes. En 1500, il se trouvait dans le monde entier.

Sa qualité dépend de sa propreté, de la blancheur, de la longueur et de la résistance des fibres. Une fibre plus longue indique généralement une qualité supérieure et un toucher plus doux. Le Supima d’Amérique, le Sea Island des Caraïbes, le Giza d’Égypte sont les cotons aux qualités les plus élevées. Ils sont tous extra-longs et très doux au toucher.

Champs de coton
Champ

Le coton : une fibre naturelle

Les fibres sont les ingrédients qui composent un tissu et figurent sur l’étiquette de composition du tissu.

Il existe deux grands groupes de fibres : 

  • Naturelles

Les fibres naturelles ont une origine animale, minérale ou végétale, comme le coton.

  • Chimiques : qui ne peuvent être filées dans leur état d’origine.

Les fibres chimiques se divisent en deux groupes : les fibres artificielles et les fibres synthétiques, qui ont des performances et des propriétés très différentes.

Pour en savoir plus sur les types de fibres et notamment celles qui sont le plus écologiques, reportez-vous à notre article : les matières éco-responsables.

Fibre de coton
Fibre de coton

Astuce pour reconnaître une fibre naturelle

Seule une analyse en laboratoire peut être extrêmement précise. Cependant, le brûlage est une méthode simple et facile pour reconnaître à quel groupe appartient un tissu.

Si la matière brûlée présente une légère odeur de papier brûlé, et résidu gris cendré : cela signifie que le tissu a une origine cellulosique. Alors il s’agit soit de coton, de lin ou une fibre artificielle comme la rayonne. 

Identification d’une fibre naturelle
Identification d’une fibre naturelle

Les caractéristiques du coton

Le coton est une fibre naturelle idéale pour l’habillement

  • Fin et doux : il est agréable à porter sur la peau.
  • Léger
  • Durable, reste solide même mouillé
  • Respirant et portable toute l’année
  • Absorbant : il absorbe l’humidité et prend beaucoup de temps à sécher.
  • Hygiénique : il supporte l’ébullition et le chlore et peut donc se stériliser.
  • Accepte bien les teintures
  • N’accumule pas l’électricité statique
  • Biodégradable (seulement le coton biologique )

Il présente néanmoins certains défauts :

  • Pas stable et a tendance à rétrécir jusqu’à 20% s’il ne fait pas l’objet de traitement.
  • A tendance à se froisser en raison de sa faible élasticité (6 à 10%).
  • Pas très isolant : ses qualités thermiques sont légèrement améliorées synthétiquement

Sa culture et sa récolte

Le coton conventionnel nécessite des niveaux d’humidité extrêmement élevés, résultant des pluies et/ou de l’irrigation pendant la saison de croissance, et d’une saison chaude et sèche pendant la période de cueillette. La culture du coton nécessite également une énorme quantité de pesticides.

Il se récolte sous forme de capsules contenant la coque, les graines et les fibres de coton. A maturité, la capsule de la graine explose et libère un duvet abondant.

Il se récolte la main ou avec une machine appelée “l’égraineuse”. La récolte manuelle permet d’éviter l’épandage de défoliants et permet de mieux sélectionner les graines mûres.

Une fois récolté, le coton égrené et trié en fonction de la longueur des fibres qui varie en fonction de l’espèce et de la maturité de la plante. Les fibres de coton sont nettoyées de leur impuretés et conditionnées en balles de plusieurs centaines de kilos.

Plus la fibre est longue et fine, plus sa qualité et sa solidité sont bonnes. Les principaux producteurs de coton sont : États-Unis, Chine, Inde, Pakistan, Ouzbékistan, Brésil, Turquie, Australie, Turkménistan.

Le saviez-vous ?

Pour produire 1 kg de coton brut, il faudra entre 6 000 et 20 000 litres d’eau selon le lieu de production et la qualité de la terre, la moyenne étant estimée à 10 000 litres d’eau. Avec 1 kg de coton brut, on peut fabriquer 1 tee-shirt et 1 jean. La consommation d’eau pour produire un tee-shirt est estimée à 2700 litres d’eau !

 

Récolte du coton
Récolte du coton

Les différentes étapes de production du coton

Avant de finir en tee-shirt le coton subit un certain nombre d’étapes et de transformation.

La production du fil de coton

Le filage

Après la récolte, vient le filage. Celui-ci se réalise à des milliers de km du pays de production dans un pays équipé de machines industrielles et d’une main d’œuvre peu chère. Notre coton commence déjà à voyager…

Le filage est une science complexe, et de la qualité du fil découlera la qualité du vêtement.

En quelques mots, les fibres de coton doivent être peignées, étirées, et tordues pour produire le fil de coton. La qualité du fil dépendra de la longueur de la fibre, de l’étirage et du nombre de torsions.

C’est pourquoi à partir d’une fibre, une infinité de fil et donc de tissus sont réalisables. Les mélanges de matières ainsi que le tressage d’un fil font l’unicité d’une matière.

Filage du coton
Filage

Le tissage et le tricotage

Le terme « tissu » définit une étoffe tissée composée de fibres qui sont croisées perpendiculairement et produites sur des métiers à tisser par des tisserands. Ces tissus sont appelés « wovens » (ou « chaine et trame » en français).

Les tissus produits sur un métier à tricoter sont appelés « tricots ». Ils sont l’œuvre des tricoteurs, autrefois appelés bonnetiers car ils produisaient des bas.

Il existe également des tissus faits de fibres enchevêtrées appelé non-tissés. 

La plupart des vêtements se fabriquent soit en maille, soit en tissage. 

Le coton est soit tissé soit tricoté selon le rendu souhaité. Ainsi, un tee-shirt est une maille tricotée tandis que la percale de coton est un tissu.

Les étapes de finition du tissu de coton

Le terme « finition » s’applique à toute opération qui améliore un tissu, soit sur le plan esthétique, soit sur le plan fonctionnel. En fonction de leur nature, elles s’effectuent à différentes étapes de la production du vêtement. 

Ainsi, tous les tissus sont finis c’est-à-dire transformés par rapport à leur état brut. Ceci est très important à comprendre quand on veut mesurer l’impact écologique d’une matière. En effet, il est important de regarder dans quelles conditions la matière initiale se cultive et se produit, mais également fondamental d’étudier toutes les étapes de transformation, aussi bien au niveau de l’utilisation de l’eau, que de l’énergie et l’utilisation de produits chimiques. 

Aujourd’hui, les embellisseurs de tissus doivent respecter des réglementations de plus en plus sévères concernant certaines substances toxiques utilisées pour traiter les tissus. Comme la législation n’exige pas que ces substances sur l’étiquette du vêtement fini, le consommateur n’est pas conscient de leur utilisation. C’est pourquoi des labels tels qu’Eco Tex garantissent l’innocuité des produits vendus (de la production jusqu’aux finitions en passant par le transport). Par ailleurs, l‘Union européenne a adopté la directive REACH, qui réglemente l’utilisation des substances dans l’industrie.

Voici les différentes étapes susceptibles d’intervenir dans la chaine de production du tissu de coton.

Malheureusement, beaucoup de ces étapes riment avec utilisation de produits chimiques.

– le nettoyage : le coton est un tissu capable de supporter de hautes températures. On peut ainsi bouillir le coton blanc.

– le blanchiment (pour ceux teints naturellement) :  afin que la fibre ne soit plus hydrophobe et donc inconfortable sur la peau 

– la stabilisation : empêche les tissus de se détériorer, de rétrécir ou de perdre leur forme par la suite.

– la teinture : La teinture consiste à faire absorber une coloration à un tissu. Cette opération peut avoir lieu à toutes les étapes de la production.

– l’impression : La teinture est bien sûr utilisée pour les aplats mais elle permet aussi de réaliser des imprimés.

– l’enduction : consiste en l’application d’une résine afin de modifier son aspect et ses caractéristiques physiques. 

– le laminage : consiste en l’imperméabilisation du coton, le coton est doux et léger or il devient vraiment solide

Différentes aspects du coton 

Voici plusieurs types d’aspect du coton. Il existe de nombreux types de tissu en coton, à découvrir ici.

  • Peigné : Les fibres sont fines, propres et régulières, coton solide et utilisé pour les biens de qualité.
Fil peigné
Peigné
  • Mercerisé : La mercerisation rend le coton plus solide et plus brillant. Le tissu a un aspect soyeux.
Coton  Mercerisé
Mercerisé
  • Brossé :  est bouffant, doux et duveteux , il s’utilise pour les articles de mi-saison (surchemises, sweat-shirts…).
Coton brossé
Brossé
  • Huilé : imprégné d’une cire à base d’huile qui le rend imperméable. Il s’utilise pour les vestes d’extérieur
Fil huilé
Huilé

Quelle est la difference entre le coton et le coton biologique ?

Coton Coton bio 
Production mondiale de 17 milliards de tonnes Production mondiale de 2 millions de tonnes
Sa production nécessite environ 25% des pesticides et 10% des insecticides commercialisés dans le monde  Aucun produit toxique utilisé 
Utilise en moyenne 10 000 litres d’eau pour la culture d’1kg de coton Économie d’environ 50% d’eau sur la culture du coton (chiffre estimé)
La production engendre un épuisement des sols  N’altère pas les sols 
Non biodégradable  Biodégradable
Comparaison entre le coton et le coton biologique

Le coton est-il écologique ?

La production de coton représente entre 2 et 3 % de l’agriculture mondiale. La forte demande mondiale de coton encourage la production intensive à grande échelle.

Ceci nécessite une utilisation élevée de produits chimiques toxiques et une énorme consommation d’eau. L’impact écologique et social important causé par la production intensive à grande échelle est une grande préoccupation dans l’industrie.

Le coton n’est malheureusement pas écologique cependant aucune matière n’est 100% écologique à ce jour. Notre article sur les matières éco-responsables vous permettra d’y voir plus clair sur le sujet.

Comme dit plus haut dans l’article, le coton nécessite à la fois une grande consommation d’eau, de pesticides et insecticides.

Par ailleurs l’empreinte carbone du coton est élevée : la matière voyage plusieurs fois avant de sortir en produit fini, les différentes étapes de préparation et finition du tissu nécessitent également beaucoup d’énergie.

La fibre subit de nombreux traitements chimiques après récolte, qui sont à la fois nocifs pour l’homme et pour l’environnement. Il existe heureusement aujourd’hui de nombreux labels permettant de tracer la production du coton, garantir la transparence de la production et assurer une production la plus responsable possible. 

A titre d’exemple :

Pour la fabrication d’un t-shirt, 2 700 L d’eau seront nécessaires. Si ce même t-shirt doit être teint, le chrome et le plomb utilisés pour cette teinture se retrouveront dans les mers et océans. La production de ce t-shirt produira une émission de CO2 similaire à celle d’un vol de 27 km opéré par un avion.

Par ailleurs, 1 million de personnes, impliqués dans la production du coton, sont chaque année touchées par un cancer, dû à l’émission des matières toxiques.

Ainsi, bien que le coton soit une matière naturelle, son industrialisation est loin d’être écologique.

Quel type de coton utilise E2R pour les doublures des sacs ?

La marque de maroquinerie durable E2R fabrique des sacs à partir de tissu automobile upcyclé. Les tissus utilisés sont des chutes de l’industrie automobile.

Les doublures des sacs sont un mélange de coton et de polyester afin d’apporter une plus grande résistance. La marque a jugé utile de ne pas utiliser de coton bio pour ses sacs, l’utilisation de coton bio ayant plus de sens pour de l’habillement et moins pour de la maroquinerie.